Dans vos réponses au questionnaire de l’infolettre (un grand merci!! Félicitations à Marie-Josée qui remporte l’abonnement d’un an!), vous êtes plusieurs à m’avoir demandé de partager des recettes de famille, issues de mon héritage arméno-syro-libanais.
Ça me fait toujours sourire. Et plaisir. 😁
Je l’ai écrit il y a presqu’un an, c’est surtout au travers de la nourriture que je fais vivre mes racines… déracinées.
J’adore revisiter les recettes qui ont bercé mon enfance. Et surtout, en profiter pour noter les proportions exactes. Car dans ma famille, point de carnet de recettes légué précieusement de génération en génération. Tout s’est transmis à l’oral. Par les femmes de ma famille. Et parfois, ces femmes ne sont *hem hem* pas très précises (bonjour maman! 🤣).
Ça tombe bien, voilà plusieurs mois que j’avais le goût de me préparer un mamounieh.
Le mamounieh est une sorte de crème épaisse (un pouding? Un porridge?), originaire d’Alep, en Syrie. Il est composé de semoule torréfiée et bien bien beurrée qu’on cuit dans un sirop sucré.
On le sert chaud (il raffermit en refroidissant), dans des bols, le plus souvent au petit-déjeuner (ou traditionnellement au lendemain des mariages!).
On garni les bols de cannelle et de fromage tressé syrien : le jebneh mchalchaleh (ce type de fromage), qui ressemble un peu au halloumi en terme de texture, mais dont les filaments fondent dans le mamounieh tout chaud et s’étendent quand on relève la cuillère! Une joie à déguster pour les moins (et les plus!) de 10 ans!
Même si cela peut paraître quelque peu étrange pour les papilles occidentales, je trouve que le fromage salé balance bien le côté sucré du mamounieh.
Dans ma famille, ma mère nous en servait plus souvent les soirs de flemme plutôt qu’au petit-déjeuner. Manger sucré au souper? Yeah! On sautait littéralement de joie.
Quand le fromage tressé manquait, elle garnissait nos bols de mozzarella… ou de gruyère râpé. C’est moins tradi, mais comme j’adore le gruyère, j’étais ravie!
Voyez un peu ça comme le “bol de céréales pour souper” de l’enfant nord-américain… Mais version moyen-orientale haha.